Afrique - Août 2025

11 / 08 / 2025 - 2

Chers amis,

Aujourd’hui, nous avons volé de la ville d’Enugu à la ville d’Abuja, capitale du Nigeria. Pendant le régime militaire, la capitale a été déplacée de Lagos à Abuja, c’est-à-dire dans les années soixante, je crois.

Le vol s’est bien passé et nous avons atterri en sécurité. J’ai dormi tout le temps. Ce n’est pas très loin. J’ai pu voir quand nous avons décollé et atterri que la région du nord semble plus pauvre que le sud-est où nous étions. Dans le sud-est, beaucoup de maisons étaient très grande. Extrêmement grandes. Dans le nord, elles semblent plus petites.

Quand nous avons atterri, j’ai appris que nous avions un voyage de cinq heures en voiture devant nous. Je croyais que nous irions directement à la maison religieuse NO. L’abbé n’a pas le temps de tout expliquer, ou peut-être que je suis un peu perdu avec toutes ces explications. Un des fidèles nous a pris à l’aéroport, Stephen, et il nous a conduit à la ville de Jos. Stephen est un homme très bon qui soutient l’apostolat de l’abbé autant qu’il le peut. Nous avons eu de très bonnes discussions tout au long de la route. Avant de partir, nous sommes allés à sa maison brièvement pour rencontrer son épouse et ses deux fils. Sa femme était très touchée d’avoir un évêque dans sa maison. J’ai béni la maison et la famille et nous sommes partis.

La route a été encore une fois tout un périple. Les routes sont bien meilleures que dans le sud-est où nous étions avant. Tout au moins la route que nous avons empruntée. Elle était pavée tout le long. La végétation était considérablement moins dense et la population moindre. Mais tout de même : le Nigéria explose de vie. Il y a des enfants partout. L’une des réflexions que je me suis faite aujourd’hui est que la vie sociale au Nigéria est bien meilleure que ce qu’elle est devenue en Occident. Les gens sont dans la rue, ils se parlent, ils rigolent tout le temps, ils s’échangent des produits. Quelquefois, ils sont juste là et regardent ce qui se passe, comme s’ils avaient toute la vie pour faire ça. Ils ont encore le temps de vivre. Nous connaissons à peine nos voisins et nous courons comme des poulets sans tête pour être à l’heure pour notre prochain rendez-vous.

Tout le long du chemin, les gens présentent du maïs grillé, des arachides dans des bouteilles au goulot étroit, des choux et des fruits de toutes sortes aux véhicules qui passent. Il n’y a pas beaucoup de lois au Nigéria. Vous pouvez créer votre commerce devant votre maison. Tout le monde semble faire ça. La rue principale de bien des villages est un marché à ciel ouvert où les gens vendent et achètent et surtout discutent des prix. On n’accepte pas purement et simplement un prix au Nigéria. Il faut marchander. Ça fait partie de leurs habitudes. L’abbé demandait quelquefois au conducteur de s’arrêter. Il descendait sa fenêtre et achetait des bananes, des arachides ou des fruits. «C’est trop cher et elles ne sont pas mûres. Je vais vous donner mille pour.» - «Non, elles sont mûres. Elles sont toujours comme ça. Mille cinq cents.» Pendant ce temps, des jeunes filles musulmanes voilées collaient leur nez à ma fenêtre sur le siège arrière et disaient : «Bature! Bature!», ce qui veut dire : «Homme blanc! Homme blanc!» De temps en temps, quelqu’un disait : «Allo, Seigneur Evêque!» C’étaient probablement des Catholiques. Il y a de plus en plus de Musulmans lorsque nous allons vers le Nord. On en voit très peu dans le sud. Stephen, le conducteur, m’a expliqué que les tueries qui se produisent dans le nord et dont nous entendons parler aux nouvelles sont en fait motivées plus par la volonté de s’emparer de bonnes terres que par la religion. Les Musulmans tuent des Chrétiens de temps en temps et c’est vraiment triste, mais ils veulent surtout leurs terres. Une forme de djihad, mais motivée surtout par l’envie. Ils ne tuent généralement pas les gens dans les rues pour leur Foi.

Nous sommes arrivés à Jos. C’est le point le plus élevé du Nigéria, à environ 1300 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le climat est très agréable. L’air est meilleur à respirer. Il fait environ 25 degrés. Il y a un petit vent qui rafraîchit. Rien à redire. Nous sommes arrivés à la maison religieuse Novus Ordo. Chacun de nous a une chambre décente. La première chose que j’ai trouvée dans la chambre est une bible Gédéon, marquée avec le numéro de la chambre. Ces bibles protestantes sont présentes dans chaque chambre. Nous sommes censés être dans une maison religieuse catholique… Le Novus Ordo est un tel désordre… L’abbé et moi avons célébré nos messes dans une chambre d’hôtel. Un décor très pauvre sur une simple table. Nous avons oublié les burettes. L’abbé a coupé deux fonds de bouteille d’eau et nous avions nos burettes. La messe dans ce pauvre décor n’est-elle pas la même que la messe dans la plus majestueuse cathédrale? Elle requiert seulement un peu plus de Foi… Nous nous reposons maintenant avant la cérémonie de Confirmations de demain à Jos. L’abbé visite cette mission à chaque six semaines.

Je vais vous laisser avec ceci pour aujourd’hui. Veuillez prier pour les fidèles qui vont recevoir la Confirmation demain dans la ville de Jos. Le plan est, si j’ai bien compris, de dormir ici encore demain. Nous allons ensuite retourner à Abuja mercredi. Je prendrai ensuite l’avion pour Lagos pendant que l’abbé retournera chez ses parents retrouver sa voiture à Enugu. Le beau-frère de l’abbé me prendra à l’aéroport régional pour me conduire à l’aéroport international. De là, je m’envolerai pour Johannesburg, en Afrique du Sud, où l’abbé Kemna viendra me chercher pour quelques jours de plus d’apostolat en Afrique. De Johannesburg, j’ai un vol lundi le 18 vers Zurich (Suisse), puis de Zurich à Montréal et de Montréal à Moncton, arrivée prévue à 21h30 mardi.

Que Dieu vous bénisse!

Mgr Roy

Servez le Seigneur dans la joie! (Psaume 99)

Serve Ye the Lord with Gladness! (Psalm 99)