Afrique - Août 2025
13 / 08 / 2025
Chers amis,
Je suis en train d’attendre dans l’aéroport de Lagos, Nigéria. Un très bel aéroport, en fait.
Aujourd’hui, nous sommes partis tôt après la messe dans la chambre d’hôtel encore une fois. Cinq heures de voiture. Nous retournions de Jos à Abuja, la capitale. J’ai fait attention sur la route à l’agriculture. Je crois que je n’ai vu que deux tracteurs pendant mon séjour, et encore, ils n’étaient pas dans les champs. La plus grande partie de l’agriculture est faite à la main. J’ai vu de nombreux hommes utiliser une sorte de pelle, mais en fait pas vraiment un pelle. C’est un instrument spécial qu’ils utilisent avec une grande agilité pour labourer avant de semer. Stephen m’a dit : vous voyez tous ces champs partout? Ils ont tous été labourés à la main. Les Nigérians ont une manière particulière de faire leur agriculture. Ils ne coupent pas les arbres pour faire un carré comme nous ferions. Ils plantent un peu partout, en laissant certains arbres. J’ai vu du maïs planté dans des zones comportant des arbres éparses. Stephen m’a expliqué que ce sont des arbres sauvages, mais des arbres fruitiers. J’ai vu du maïs partout et certainement planté à la main, pas en rangées. Entre autres choses, il y a beaucoup de riz, de patates, de manoc, et beaucoup d’autres choses. C’est vraiment une agriculture locale qui n’a pas encore été envahie par les OGN. Mais la pression est là. Ils poussent leurs semences GMO contre les semences locales. Je crois que ce n’est qu’une question de temps. De plus en plus de gens, m’a-t-on dit, abandonnent l’agriculture, car ça devient compliqué. Cela dit, il y avait des plantations partout.
Nous avons eu pas mal de troubles sur la route. Une secte islamique faisait une manifestation. Ils étaient tous habillés de noir et marchaient en silence sur la route, sans poser d’obstacle au traffic. Mais les autorités du Nigéria ont établi un point de contrôle à l’entrée de la ville d'Abuja. Nous pensons que c’était une conséquence de la manifestation. Nous avons passé une heure et demie dans le traffic. Heureusement, nous sommes partis tôt, sinon j’aurais manqué mon vol vers Lagos. Nous étions pris dans la voiture sans air conditionné. J’étais assis à l’arrière et les fenêtres de la voiture ne pouvaient pas descendre. Il faisait chaud. Mais pendant ce temps, j’admirais les vendeurs qui évidemment ont profité de ce bouchon. Ils vendaient toutes sortes de choses. J’ai vu de tout, incluant des bas de laine et des mitaines. Je ne sais pas à quoi ça sert au Nigéria. Mais la chose la plus extraordinaire est leur capacité à transporter des choses sur leur tête. Ils marchent entre les voitures, quelquefois avec un énorme poids sur leur tête. Pendant les trajets de voiture, j’ai vu des femmes partout, portant des choses sur leur tête. Evidemment, elles marchent la tête droite, ce qui leur donne clairement une certaine majesté, mais elles ne semblent pas devoir se concentrer pour garder leur charge sur leur tête. Elles parlent et rigolent. J’ai découvert qu’elles mettent un morceau de linge roulé en rond entre leur tête et ce qu’elles ont sur leur tête, la plupart du temps un plateau rempli d’objets. Ce chiffon sert de transition et donne probablement de la stabilité au tout.
Nous sommes finalement arrivés à l’aéroport d’Abuja, où j’ai dit adieu à l’abbé Mbadugha et Stephen. J’ai pris mon vol vers Lagos. Louis m’a rencontré, le beau-frère de l’abbé. Il a acheté une banane plantain cuite et des arachides pour moi. C’est une sorte de banane qui n’est pas sucrée. C’était le repas du soir. C’était bon. Ce n’était pas plein de sucre ou de sel comme Burger King, mais c’était naturel, simple et probablement très santé.
Etre habillé en évêque au Nigeria aide en bien des circonstances, en particulier à l’aéroport. J’ai été conduit dans la ligne spéciale partout. Beaucoup, beaucoup de gens m’appelait «évêque» immédiatement. Ils savent encore ce qu’est un évêque ici. Ils demandent d’être bénis. J’ai découvert que j’avais besoin d’un certificat de vaccination pour la fièvre jaune pour aller en Afrique du Sud et évidemment, je n’en avais pas et je ne voulais pas l’injection. C’était un moment stressant. Ils me disaient que je ne pouvais pas monter à bord. Je leur ai demandé d’attendre et j’ai appelé l’abbé Mbadugha. Il leur a parlé au téléphone, ils sont allés à l’arrière et on m’a donné un certificat de vaccination. J’aime le Nigéria, quel bon endroit! Si vous payez un peu, vous recevez ce dont vous avez besoin. Et voilà, je suis à bord, attendant de partir.
Je vais passer la nuit dans l’avion. J’espère dormir. Arrivée prévue à 5h00 à Johannesbourg. Veuillez prier pour moi, quelque part sous le firmament. Je commence à vraiment m’ennuyer de vous, même si ce voyage était très intéressant. Je ne suis pas habitué à être loin pendant longtemps. Encore une semaine et je serai à la maison.
Je ne sais pas si je serai capable de continuer mon journal de bord en Afrique du Sud. Nous serons peut-être très occupé.
Quoi qu’il en soit, priez et ne vous inquiétez pas.
Que Dieu vous bénisse!
Mgr Roy